les effets du terrorisme
"les effets du
terrorisme ont un potentiel d'impact encore plus fort dans la déstabilisation
des institutions étatiques. Les changements anticonstitutionnels survenus au
Mali en août 2020 et au Burkina Faso en janvier 2022 sont une conséquence des victoires
remportées par les terroristes sur les armées de ces deux pays. Pour légitimer
leur action les auteurs des coups d'Etat ont invoqué le désarroi des
populations face à cette agression terroriste brutale et la désolation qu'elle
a provoquée. Dans leur narratif justifiant leur intervention les militaires ont
promis une victoire rapide sur le terrorisme d'une part et la promotion d'une
gouvernance frappée au coin de la vertu d'autre part.
Dans les deux pays la
situation sécuritaire s'est plutôt dégradée depuis lors et la promesse des
changements dans la gouvernance tarde à se manifester. En vérité l'arrivée des
militaires à la tête de ces deux pays a eu pour effets d'affaiblir leurs armées
respectives mises sens dessus dessous, d’isoler ces pays à un degré plus ou
moins important de la communauté internationale et d'affecter leur coopération
financière et militaire avec celle-ci. Tous ces facteurs ont objectivement
diminué leurs capacités et réduit leurs chances de l'emporter contre le
terrorisme.
Quand par ailleurs on sait que les militaires conditionnent la durée de leur pouvoir à la fin totale du terrorisme sur leurs territoires, on peut affirmer sans risque de se tromper qu'ils envisagent de se maintenir en place pendant longtemps. Cette tentation éternitaire est porteuse de risques graves auxquels ces deux pays, s'ils ne prennent garde, sont condamnés à succomber à plus ou moins longue échéance."
S.E.M Mohamed Bazoum
Malabo, Samedi 28 Mai 2022
Sommet extraordinaire de
L'UA sur le terrorisme et les changement inconstitutionnels de pouvoir en
Afrique.