Rwanda : Paul Kagame prête serment pour un 4e mandat

Ce 11 août 2024, le président rwandais Paul Kagame a officiellement prêté serment pour entamer un quatrième mandat à la tête du Rwanda après une victoire écrasante aux élections de juillet, avec 99,18 % des voix. La cérémonie s'est déroulée au Stade Amahoro de Kigali, en présence de 22 chefs d'État africains, marquant ainsi un moment de gloire pour Kagame et son régime. Cependant, ce succès électoral est entaché par des accusations persistantes de répression des opposants, de violations des droits humains, et d'une gouvernance autoritaire.

Les élections de juillet 2024 ont été marquées par l'absence de toute opposition significative, les principaux candidats ayant été soit emprisonnés, soit exilés, soit réduits au silence par divers moyens. Paul Kagame, en place depuis 2000, continue de diriger d'une main de fer un pays souvent salué pour son développement économique rapide, mais critiqué pour son manque de libertés civiles et politiques. Le taux de participation élevé, combiné au résultat quasi unanime, a soulevé des questions sur la transparence et l'équité du processus électoral.

Le rapport Rwanda Classified, réalisé par une cinquantaine de journalistes dans 11 pays sous l'égide du collectif Forbidden Stories, a mis en lumière la répression brutale des opposants au régime de Kagame. Ce rapport révèle des cas d'agressions physiques, de disparitions forcées et même d'assassinats ciblés, orchestrés pour maintenir le silence autour de la dissidence. Parmi les victimes de cette répression figure un opposant rwandais dont le corps a été retrouvé dans un canal à Bruxelles, avec des soupçons pesant sur des milieux liés à Kigali.

La situation est tout aussi dangereuse pour les journalistes qui cherchent à révéler la vérité sur le régime de Kagame. Jean-Claude Nkubito, journaliste rwandais vivant en Belgique, a été agressé alors qu'il couvrait une manifestation de la communauté rwandaise à Bruxelles. Dans un autre cas, Byansi Samuel Baker, un journaliste rwandais exilé qui a contribué au rapport Rwanda Classified, a dû fuir son pays pour éviter de devenir une nouvelle victime .