Sénégal/ présidentielle 2024: Qui est Bassirou Diomaye Faye
L'élection présidentielle du 24 mars 2024, il était encore en prison, le voilà en route pour le Palais, à seulement 44 ans. Retour sur le parcours d’un homme au destin atypique.
Bassirou Diomaye Faye est né en 1980 à Ndiaganiao dans le département de Mbour (Ouest). Issu d’une famille modeste, celui qui est donné largement vainqueur du scrutin présidentiel du 24 mars est un pur produit de l’école sénégalaise.
Après son baccalauréat obtenu en 2000 au Lycée Demba Diop de Mbour, Bassirou Diomaye Faye s’inscrit à la faculté de droit de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) où il décrochera une maîtrise de droit.
En 2004, trois mois après avoir obtenu sa maîtrise, Bassirou Diomaye Faye est admis à l’École nationale d’administration (ENA). Il en sort diplômé trois années plus tard, en 2007 et rejoint la Direction générale des impôts et domaines.
C’est là-bas il fera connaissance avec Ousmane Sonko (principal opposant de Macky Sall, recalé du scrutin à cause d’une condamnation).
Ce polygame (marié à deux femmes) qui ne se voyait pas faire la politique est pourtant l’un des architectes du PASTEF, parti qu’il a co-fondé avec Ousmane Sonko. Il a co-écrit les textes de cette jeune formation politique qui est en passe de le porter à la fonction suprême. Un an plutôt, le plus inspiré des scénaristes n’aurait pas imaginé une telle issue.
Il a d’abord été Secrétaire général du Syndicat autonome des agents des Impôts et domaines avant d’être Secrétaire général du PASTEF, (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité) et donc potentiel successeur de Ousmane Sonko.
Bassirou Diomaye Faye avait été interpelé et placé en garde à vue dans la soirée du 14 avril 2023 puis placé sous mandat de dépôt le 18 avril pour «actes de nature à compromettre à la paix publique », «outrage à magistrat » et «diffamation à l’encontre d’un corps constitué », à la suite de la publication d’un post sur les réseaux sociaux où il critiquait le comportement de certains magistrats.
Ce qui lui a valu 11 mois de détention alors qu’il n’avait pas encore été jugé ni condamné. A la faveur d’une amnistie générale accordée aux détenus politiques, il sera libéré avec Sonko le 14 mars 2024, à 10 jours du scrutin Présidentiel. Ils ont battu campagne ensemble.
Au soir du 24 mars 2024, tous les pronostics lui sont favorables. Au moins sept candidats parmi les 18 en lice l’ont déjà félicité pour sa « victoire ». Alors que les sénégalais retiennent leur souffle, il est en passe de devenir le cinquième président de la République du pays de la Téranga, succédant à Macky Sall, qui cèdera son fauteuil le 02 avril prochain, en cas de victoire au 1er tour.