À un an de l’élection présidentielle de 2026 au Congo-Brazzaville, Joe Washington EBINA, président de la Fondation Charles Ebina et membre actif de la société civile, partage sa vision sur la situation actuelle du pays et sa position face aux rumeurs de candidature. Dans une interview franche, il appelle à une prise de conscience nationale face aux défis urgents, notamment les inondations à répétition.
Alors que certains regards se tournent déjà vers lui en tant que potentiel candidat à la présidentielle de 2026, Joe Ebina temporise : « C’est avec beaucoup d’honneur que je reçois cette attention, mais à l’heure actuelle, je n’ai pas pris de décision. Je regarde, j’observe. Je suis, comme tout citoyen, attentif à ce que dit la population. » Il rappelle que se lancer en politique est un engagement profond, « presque une décision de vie », et que l’urgence du moment se trouve ailleurs.
Touché personnellement par les récentes inondations, Joe Washington EBINA évoque avec émotion la détresse de la population : « Il y a quelques jours à peine, les inondations ont frappé une fois de plus. C’est un sujet qui me bouleverse. » Pour lui, parler de programme électoral en ce moment serait déplacé. Il préfère se concentrer sur les drames immédiats que vivent les Congolais.
Il rappelle que les catastrophes naturelles ne sont pas nouvelles : « Depuis que le Congo existe, il y a toujours eu des pluies abondantes. Mais aujourd’hui, elles sont devenues un véritable danger national. » Il déplore le manque de mesures concrètes de la part des autorités et se souvient d’un jeune mort dans les inondations il y a trois ans : « Cette tragédie n’a pas semblé servir de leçon. »
Sans se déclarer candidat, Joe Washington EBINA ne ferme aucune porte : « Le moment venu, si je dois me décider, vous serez informés. » Mais au-delà de la question électorale, il insiste sur la nécessité d’un engagement collectif : « Il ne faut pas laisser aux autorités la responsabilité exclusive de gérer le pays. Nous avons, en tant que citoyens, un devoir d’action. »
Il pointe du doigt l’inefficacité de certains dirigeants et la dégradation des conditions de vie au Congo : « Il y a 30 ans, on vivait mieux. Il y avait moins de chômage, moins de coupures d’eau et d’électricité. Aujourd’hui, même les jeunes meurent pour aller chercher du travail. C’est inacceptable. »
Interrogé sur les partis politiques d’opposition, Joe Washington EBINA choisit la retenue : « Je ne souhaite pas faire d’analyse sur eux. Ils ont le mérite d’exister malgré un contexte très difficile. »
Joe Washington EBINA se positionne avant tout comme un citoyen engagé. Son message principal est clair : « Il faut arrêter de laisser la population dans la misère. Être en politique, c’est chercher des solutions. Et quand on ne les trouve pas, il faut savoir laisser la place. »
Interview réalisée : Bayaka Victoire.